Au centre de formation, nous aimons rappeler que parler anglais, ce n’est pas seulement parler avec des mots, c’est aussi parler avec son corps, sa voix et son regard.
C’est tout le principe de l’apprentissage incarné (embodied learning) : une approche où l’esprit, le corps et le contexte travaillent ensemble.
Dans une approche énactive, on ne se contente pas d’apprendre la langue, on la vit.
Les gestes, la posture, la respiration et l’espace deviennent des éléments du langage. Chaque échange est une création en mouvement, un acte de communication complet.
Apprendre l’anglais de cette façon, c’est reprendre le contrôle sur son expression, en faisant du corps un allié.
Dans l’apprentissage incarné, la grammaire s’inscrit dans le corps.
Prenons le verbe en -ing : walking, thinking, talking.
En associant le mot à un mouvement, la langue se grave dans la mémoire corporelle. Ce qui était abstrait devient concret.
Les apprenants ne se contentent plus de connaître la grammaire, ils peuvent la ressentir.
Le rythme et la prosodie de l’anglais sont souvent des obstacles pour les francophones. Par des exercices corporels et vocaux, le stress, l’intonation et l’expression faciale deviennent visibles et perceptibles.
On apprend à voir et ressentir la musique de la langue.
Les méthodes inspirées de Keith Johnstone, pionnier de l’improvisation théâtrale, et de Viola Apolin, qui relie voix et mouvement, encouragent cette exploration du corps expressif et de la présence.
Le visage, en particulier, devient un espace de communication essentiel, un miroir des émotions et un outil d’empathie interculturelle.
Les recherches menées à partir du Foreign Language Classroom Anxiety Scale (FLCAS) montrent que l’anxiété peut bloquer la prise de parole.
L’approche incarnée aide à dissoudre cette tension : en bougeant, en jouant, en occupant l’espace, les apprenants libèrent leur parole.
Le corps devient un tremplin vers la confiance, et non un obstacle.
